Merci pour vos retours : apprendre c’est se nourrir pour grandir encore
J’ai encore pleins de questions, mais d’abord la source de tout ça : « Philosophie magazine » numéro 45 de janvier2011 : avec l’article « Éclairer notre expérience la plus commune », qui m’a permis de mettre des mots sur ma propre expérience et de de découvrir Jean-François Billeter qui a notamment écrit (pour ceux qui désir approfondir le sujet) :
« Leçon sur Tchouang-tseu » (Allia, 2002) Dans cette entrée plus accessible à ses écrits, Billeter étudie certains textes attribués au philosophe chinois et en tire des découvertes sur l’apprentissage, les régimes d’activités ou le nécessaire passage par la confusion.
« Etudes sur Tchouang-tseu » (Allia, 2004) Billeter y reprend et développe les thèmes des Leçons… et met au jour les rapports entre l’hypnose thérapeutique et la pensée de Tchouang-tseu
« Essai sur l’art chinois de l’écriture et ses fondements (Skira, 1989, rééd Allia, 2010) S’appuyant sur la tradition calligraphique chinoise, il reconsidère les vues sur le corps créateur et sur l’art.
« Notes sur Tchouang-tseu et la philosophie » Il développe sur la question : Comment l’homme est-il capable de commencement ?
Promis je fais plus lisible pour la suite et des titres plus courts c’était en fait : Ma pratique martiale sous l’éclairage de Jean François Billeter et son étude de Tchouang-tseu
Je garde particulièrement : « Une fois l'outil pris en main, le travail commence »,
« Deux choses instruisent l'homme de toute sa nature : l'instinct et l'expérience. »,
« L’application fluide et « instinctive » des mouvements codifiés participe à l’accomplissement de l’être. »,
« Chaque être est unique et c’est en cela que malgré la codification du mouvement, chaque pratiquant doit mettre son âme et sa personnalité a l’exercice. »,
« L’amour est enfoui en chacun de nous et l’équilibre entre l’instinct et l’expérience révèle ce sentiment »,
de quoi alimenter ma réflexion pour longtemps, merci.
Respectueuses salutations martiales à vous tous
Sandre
La démonstration que tu fais au travers de ton expérience nourrit cette phrase de tout son sens. En effet nous sommes doté d’un patrimoine inné transmis par nos ancêtres, aussi le travail d’accomplissement personnel dans la recherche de la perfection du geste et du mouvement vient complété cette instinct qui nous anime. Tel le yin et le yang, l’un ne va pas sans l’autre et ce sont ces deux aspects qui déterminent notre nature individuelle, dessine notre chemin, notre voie, le « DAO ».
Fabien tu as raison quand tu précises que les « Quyen » sont des outils pédagogiques, et j’élargis même ce champ au Yangkido dans son ensemble. Il n’en est pas moins vrai que ces outils nous permettent comme le dis si bien sandre, une élévation par l’intermédiaire d’étapes (CAP) a franchir et indispensables pour améliorer son mouvement, et par la même dynamique, son esprit. Effectivement l’enchaînement codifié n’est pas une fin en soi, mais le chemin parcouru pour passer du contrôle mental de chaque mouvement, à l’application fluide et « instinctive » de ces mouvements codifiés participe à l’accomplissement de l’être.
Ces transformations sont complexes et le travail commence dès le début de l’apprentissage. Chacun peut d’ailleurs constater que le mouvements qui semblaient si difficiles lorsque inconnus paraissent si naturels après des heures de travail et les étapes nécessaires franchies. Ce sont notre volonté, notre intention et notre persévérance qui permettent ces transformations.
Ce que montre le maître, les professeurs et les anciens élèves n’est que le fruit de ce travail de transformation. L’observation et l’imitation que le pratiquant apprenti met en oeuvre pour reproduire les gestes sont des composantes inévitables de la transformation.
Chaque être est unique et c’est en cela que malgré la codification du mouvement, chaque pratiquant doit mettre son âme et sa personnalité a l’exercice. Cela rend le même geste différent d’une personne à l’autre.
Expérimentez ce travail de codification en répétant et répétant et répétant encore malgré les barrières physiques et psychiques et a terme faites le vide, et votre instinct conduira le geste et déterminera votre nature profonde. L’amour est enfoui en chacun de nous et l’équilibre entre l’instinct et l’expérience révèle ce sentiment ; c’est la le véritable but de l’art martial a mon sens.
Sandre : J’aimerais disposer de tes sources qui t’ont conduit à ce raisonnement, merci de nous en faire part.
Merci encore pour le beau message véhiculé
N’hésitez pas à faire commentaires de ce débat et ouvrez d’autres champs de discussion
Salutations martiales
ludo
Héhé
Je suis ravie de lire pas mal de choses en lesquelles je crois aussi.
Par contre, je ne suis pas d'accord avec un petit point par là :
"Pensez à toutes les heures de travail et les étapes nécessaires pour l’accomplissement d’un enchainement codifié dans tel ou tel art martial pour devenir un expert"
L'accomplissement de l’enchaînement codifié n'est pas une fin en soit. Les enchaînement codifiés sont développés par les professeurs comme bases sur lesquelles travailler.
L’enchaînement codifié est un outil.
Et comme un artisan qui évolue toujours, notre but est d'évoluer dans notre art à l'aide de ces outils.
Une fois l'outil pris en main, le travail commence